Petit tour de fin de saison. 2900 m sinon rien.

Quitte à clôturer, peut-être, la saison de vélo en haute montagne, qui fut encore réduite cette année, autant le faire bien et aller taper sur un des plus hauts sommets des Pyrénées-Orientales. Le Puigmal et ses 2911 ou 2013 mètres. Si en plus on met dans l’aventure Didier, multiblessé de l’année, avec 12 kilomètres au compteur depuis mars, l’aventure prend une autre dimension. Au départ de la borne 504, la piste bricole, puis se fait méchante, ravinées par les dernières pluies, la pente est raide, le souffle court pour les gars de la plaine, que ne sont pas Nico et Dominique que nous accompagnons. Ils caracolent et nous prenons cher, déjà. Qu’importe, nous avons presque le temps. Il fait grand beau nous avons chaud. Nous avançons jusqu’au pied du mur. Les 300 derniers mètres de dénivelé qu’il faut prendre en portage. Et là ça pique. Il y a du monde sur la trace, des randonneurs catalans essentiellement. Dominique et Nico partent devant. Pour Didier, c’est déjà de trop, les vautours ne s’y trompent pas qui tournoient au-dessus de nos têtes. Je sors un vieux carton de blague pour le faire penser à autre chose. Au sommet, un câlin plus tard, il a oublié. Mais il ne sait pas que ce n’est pas fini. Nous plongeons dans la pente pour rejoindre, après quelques ondulations sur la courbe de niveau, le col de Finestrelles. Tout la première partie de la descente se fait dans les pierriers, il y a parfois une trace qui tape bien, posée mollement sur le sol comme une mue qu’un formidable serpent d’altitude aurait posé là. C’est haché. Le reste, c’est de la caillasse qui bouge, ça demande un minimum d’engagement pour rester sur le vélo.

Puis, la pente.

Au col de Finestrelles, la première partie est complètement pourrie, ça glisse et j’ai bien failli finir quelques dizaines de mètres en contrebas, puis le sentier redevient roulable. Enfin, c’est un sentier de montagne quoi, avec des pierres lascives et parfois décisives dans nos chutes, des relances qui finissent de nous achever faisant bouillir l’acide lactique dans nos cuisses. Puis arrive la pelouse au dessus de Llo. L’entrée dans la forêt, le chemin des sorcières. Ça bricole à l’entame, ça pédale un peu, ça file vite sous les résineux. Puis la pente. Jusqu’en bas. Interdiction de toucher les disques au terme de la descente. J’ai été bien inspiré de changer mes plaquettes la veille au soir. Ça pente. Ça tourne. Y’a deux endroits vraiment tendus qu’on passe à pied. Didier est épuisé, les blagues n’y font presque plus rien. Je suis éreinté aussi. Il s’essaye à quelques figures de styles dans le technique ou le rapide, se fait un sandwich entre deux arbres, puis entreprend de balayer le single avec ses dents. Une dernière marche un peu traître et bien cachée derrières un buisson et nous voilà en bas. On a bouffé notre crédit temps, faut redescendre dans la plaine. Didier dégotte, sous la menace, deux bières à Saillagouse, le temps que j’aille chercher la voiture. Merci Dom’, merci Nico. On a passé une putain de belle journée. Et j’ai pu faire cette trace « classique » après une première tentative avec Ian Pendry en août dernier. Tentative raccourcie en freeride affolant à cause de l’orage. Vivement le printemps qu’on y retourne, plus en forme.

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